dimanche 28 octobre 2012

Première Peña (soirée folklorique)



Ca y est : nous avons fait notre première soirée folklorique, ou Peña folklorica comme on dit ici. Les danses folkloriques occupent en effet une bonne place dans la culture argentine, et se dansent dans tout le pays. Nous avons d’ailleurs remarqué qu’il y a presque toujours un petit moment dédié aux danses folkloriques dans les milongas. 

Nous nous sommes donc rendus à une soirée organisée par « Buenos Aires Connect », une équipe de Français tenant un site Internet d’informations sur Buenos Aires (où se loger, comment s’installer, où sortir, où manger, que faire le week-end… http://fr.buenosairesconnect.com ). L’intérêt majeur de cette soirée consistait en la tenue d’un cours d’initiation à la chacarera, ainsi qu’à la présence de plusieurs musiciens et chanteurs. L’initiation à la chacarera et au gato a été suivie d’un concert, avec d’abord une chanteuse seule, puis accompagnée, puis ensuite un orchestre différent sur lequel les participants se sont mis à danser la chacarera, le gato et la zamba.



 La chacarera
La chacarera est un type de musique et une des danses folkloriques argentines les plus connues. Originaire des provinces du nord du pays (Catamarca, Salta, Tucumán, Santiago del Estero et Jujuy), la chacarera se danse très souvent en couple, même si certaines variantes proposent des versions en cercle, ou des échanges avec les couples voisins. Dans la version que nous avons testée, une ligne d’hommes faisait face à une ligne de femmes, et chaque homme dansait avec la femme lui faisant face. Les pas de la danse sont toujours des pas de valse, dont l’amplitude varie en fonction des figures à effectuer.
La danse commence toujours par une introduction musicale plus ou moins longue, durant laquelle les danseurs tapent dans leurs mains pour marquer le rythme. Puis la danse commence, et plusieurs figures sont enchaînées les unes à la suite des autres, généralement les bras en l’air et en claquant des doigts : petits tours sur place (giro), grands tours (vuelta redonda), jeux de jambes plus ou moins élaborés des hommes pour marquer le rythme (zapataedo), jeux de jupes des femmes (zarandeo), etc. A la fin de la danse, hommes et femmes se rapprochent en effectuant un petit tour et finissent face à face, proches l’un de l’autre.

Voilà pour la théorie, et des petites vidéos pour la pratique. La qualité n’est pas excellente car nous ne sommes pas équipés de camescopes. D'ailleurs la première vidéo a été prise lors de la milonga de los consagrados, car on voit un peu mieux ce qu'il s'y passe. La deuxième a été prise à la soirée folklorique, et montre une version en ronde de la chacarera







Le gato
En début de soirée, le professeur nous fait également danser el gato (le chat), qui reprend les mêmes pas que la chacarera, mais avec quelques variantes dans l’ordre des figures.

La zamba
La soirée a également été l’occasion d’assister à de la zamba, autre danse folklorique argentine très populaire, à ne pas confondre avec la samba brésilienne. Dérivée de la zamacueca péruvienne, la zamba paraît très subtile et ne nous a pas été enseignée en début de soirée. Danse galante, la zamba se danse sur une musique assez douce, en couple, yeux dans les yeux, mais là encore presque sans se toucher. Hommes et femmes tiennent un mouchoir en tissu (un pañuelo) qu’ils agitent et avec lequel ils jouent de manière sensuelle selon des codes spécifiques, probablement en fonction de la musique. Difficile à expliquer, cette danse de séduction est un véritable plaisir pour les yeux :








En fin de soirée, une démonstration de danse avec deux cordons lestés d’une boule en plastique chacun est effectuée par le professeur de chacarera. Il fait tournoyer les cordons dans les airs et marque le rythme en faisant claquer les boules de plastique sur le sol et en tapant des pieds. Accompagné au tambour, il effectue une véritable prouesse de coordination et d’adresse, jouant sur les rythmes et la vitesse. Impressionnant.

Après le concert, les musiciens passent près des tables pour récolter les pesos que le public voudra bien leur donner. Nous apprenons ainsi que les artistes sont payés « au chapeau » uniquement.

Cette soirée culturelle riche en couleur et en saveurs (car les parts de pizza et les empanadas coulaient à flot) nous a permis de découvrir et de comprendre un peu mieux le folklore argentin. Nous espérons pouvoir un jour maîtriser un peu mieux ses danses festives qui sont les racines de la culture argentine. Si vous passez par Buenos Aires n’hésitez donc pas à faire un tour dans une de ses peñas traditionnelles. Même sans savoir danser, le spectacle unique offert par les danseurs vous dépaysera à coup sûr !

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