vendredi 30 novembre 2012

Salon Canning: tous pour "le poulpe"!

Les tangueros outre-atlantique ont probablement entendu parler de "El Pulpo", qui est passé récemment en France il me semble. Ce danseur, adepte d'un style de tango très entrelacé avec beaucoup de jeux de jambe (d'où son surnom de "poulpe"), est atteint d'une grave maladie pour laquelle il doit subir une intervention chirurgicale aux Etats-Unis pour un coût élevé. Qu'à cela ne tienne, la communauté des professeurs de tango de Buenos Aires a organisé un festival dont les bénéfices serviront à couvrir la dépense. Ce festival se compose de quatre soirées dans trois lieux différents : l'ouverture s'est faite à la Viruta vendredi dernier, et c'est aussi là que se fera la fermeture. Quant à nous, nous sommes allés faire un tour à la soirée du Salon Canning ce mardi pour assister aux démonstrations de six couples et écouter la musique live de Sexteto Milonguero et d'un autre petit groupe très doué "Trio los Taitas" :


Le Salon Canning est un lieu très chaleureux, décoré dans un style traditionnel avec une sono de grande qualité et une piste de taille moyenne. L'endroit nous a paru plus petit que ce à quoi nous nous attendions en ayant vu des vidéos de démonstrations sur le net, mais l'ambiance y est très agréable et la musique assez bonne dans un style traditionnel. De l'extérieur, donnant sur un grand boulevard, rien ne laisse présager la présence d'une milonga. La porte d'entrée donne sur un long couloir blanc aux murs desquels sont accrochés des portraits de danseurs connus. Tout au bout la porte donne sur la salle:


Mardi soir, nous avons assisté à des démonstrations exceptionnelles ainsi qu'à un petit intermède réalisé par un clown à quatre jambes sur un air de milonga. Le parquet de la salle est dans un état impeccable et la plupart des danseurs faisaient attention aux autres (avec quelques exceptions à partir de 3 heures du matin). Le Salon Canning est un endroit très prisé à la fois par les touristes et les Argentins. Un cours est offert avec la milonga pour 40 pesos (le mardi en tout cas) ce qui rend la soirée tout à fait abordable pour tous.

Cours de musicalité

Pour les adeptes de nouvelles insolites, nous avons testé cette semaine le cours de musicalité à l'école El Esquinazo. Ce cours est donné tous les mercredis soirs par le danseur Pedro Farias et par Mauricio Jost, qui est le bandonéoniste du groupe (mondialement connu) Sexteto Milonguero. El Esquinazo se trouve au coin (Esquina = Coin) des rues Gurruchaga et Cordoba à l'étage d'un petit immeuble. Les salle de danse sont petites et vite remplies, mais l'ambiance y est chaleureuse et tout le monde se connaît.

Flyer de l'école : "Si les danseuses de ballet ont un pianiste dans leur cours, nous les tangueros  ne pourrions-nous pas avoir un bandonéoniste ? Tout est possible au studio de tango El Esquinazo"
Ce cours atypique permet, en plus de danser sur de la musique live improvisée par Mauricio, d'aborder plusieurs aspects de la musicalité si complexe du tango argentin. Les exercices se font principalement seuls mais sont très originaux, et Mauricio n'hésite pas à mettre le Bandonéon entre les mains de chaque élève pendant les cours pour les sensibiliser à la manipulation de cet instrument si riche musicalement et rythmiquement. C'est ainsi que nous avons pu émettre nos premiers sons avec cet instrument auquel nous n'avions jamais touché auparavant. Qui sait, si vous essayez ce cours, il éveillera peut-être en vous des vocations insoupçonnées...

vendredi 23 novembre 2012

La práctica X

MISE A JOUR (avril 2013) : malheureusement la practica X a fermé fin décembre 2012 en raison de problèmes croissants d'organisation (disponibilité des salles notamment). A ce jour, aucune perspective de réouverture.

Notre appréciation du mois de novembre :
Mardi nous avons testé la "práctica X" (ou practica "equis" en espagnol), une pratique de tango organisée par le danseur Pablo Inza. Le lieu se revendique comme un espace dédié au tango dans une ambiance détendue, où l'objectif est de rechercher et échanger des idées dans le domaine de l'improvisation du tango.



La salle est entièrement dédiée à la danse : là-bas, pas de grandes tables le long de la piste, mais seulement des chaises disposées le long des murs, ce qui permet de conserver un espace maximum aux danseurs tout en pouvant les observer et inviter facilement.

Les tables et les consommations sont reléguées dans une salle attenante, où l'on peut s'offrir des empanadas à un prix très intéressant (5 pesos l'une) ou des sandwich de milanesa (pour les amateurs de viande panée).

 
La fréquentation de la práctica X  est jeune, et le niveau des danseurs est avancé. Pour autant, l'ambiance reste conviviale : les danseurs sont là pour inventer, s'amuser, rechercher, conformément à l'esprit du lieu.

La práctica X se tient tous les mardis de 22h à 2h, et est précédée d’un cours de tango niveau avancé de 20h30 à 22h. Chaque mois, les professeurs de tango changent. Jusqu’à la fin novembre, les cours sont assurés par Damián Esel et Nancy Louzan, deux professeurs très pédagogues et sympathiques.

Enfin, un couple de tangueros effectue chaque mardi une démonstration de tango aux alentours de 1h du matin. Nous avons ainsi assisté à la démonstration de Dante Sanchez et Ines Muzzopappa, dont voici la vidéo :


 Si vous cherchez à occuper vos mardi soir dans la capitale argentine, la Practica X est un bon choix qui devrait en satisfaire plus d'un.

mercredi 14 novembre 2012

La Republica Milonga - Club Fulgor (Noche)

Hola amis tangueros !

La semaine dernière nous nous sommes rendus à la Republica Milonga du Club Fulgor à Villa Crespo qui se tient le vendredi soir à partir de 22.30 après un cours à 21.30 (que nous n'avons pas eu l'occasion de suivre).

Le Club Fulgor est en fait un petit bar de quartier situé dans une rue assez déserte, mais où l'ambiance est très conviviale. La consommation est obligatoire et il faut donc compter environ entre 40 et 45 pesos en tout par personne pour la soirée, ce qui est raisonnable pour Buenos Aires. La Republica Milonga est tenue par une petite bande de professeurs qui enseignent au Studio des Dinzels. Gloria et Rodolfo Dinzel étant le couple de Maestros qui a fondé le studio de tango. Ils sont tous très sympathiques, et du coup la concentration de professeurs dans la salle est assez élevée. Comme il y a peu de monde c'est un réel plaisir de regarder les couples danser et de se laisser inviter. Le sol accroche un peu par endroit mais pas suffisamment pour être une véritable gêne et il est vraiment facile d'évoluer sur la piste car tout le monde fait attention aux autres.



Nous ne pouvons malheureusement pas mettre de vidéos de la représentation des deux maestros invités ce soir là sur notre blog car nous sommes limités à des vidéos très courtes, mais si vous êtes curieux de voir à quoi ils ressemblent voici une vidéo disponible sur youtube:



A la suite de la milonga, vers 3 heures environ, nous sentant encore un peu vaillants, nous avons couru jusqu'à la Viruta qui est gratuite à partir de 3 heures (et jusqu'à 5 heures), et qui se situe dans le même quartier. En arrivant la piste était plus pleine que jamais.
Beaucoup de monde nous conseille d'aller à la Viruta le mercredi soir en tout cas car le niveau est quasi professionnel, mais dans une ambiance sympathique. Ce sera l'occasion d'un nouvel article sur le blog.

Un abrazo,
F&C

lundi 12 novembre 2012

Le plat du jour : la tarte au chocolat et au dulce de leche (tarta de Pinitos)

Une tarte au chocolat et au dulce de leche (la confiture de lait nationale, fierté de l'Argentine), voilà de quoi faire saliver tous les becs sucrés.

En quoi cela consiste-t-il ?

- un fond de tarte ;
- une épaisse couche de dulce de leche ;
- des cônes de dulce de leche par-dessus cette couche ;
- un napage de chocolat recouvrant le tout ;
- et la cerise (confite) sur le gâteau !

En images :






Le dulce de leche apporte une petite touche légèrement salée au gâteau qui est fort agréable, mais manger seul l'ensemble de la tartelette relève quand même du défi tant la concentration de sucre est forte. Idéal en tout cas pour atteindre un taux de glycémie record en quelques bouchées. On vous aura prévenus !

jeudi 8 novembre 2012

Recevoir un colis en Argentine

Comme plusieurs d'entre vous nous ont demandé s'ils pourraient nous envoyer des petits colis en Argentine (on sent les fêtes de fin d'année approcher), nous sommes allés à la pêche aux informations, ce qui est l'occasion de vous faire partager cette autre spécificité argentine : la réception d'un colis étranger.

L'idée fait rêver, on salive déjà en pensant à nos produits français favoris comme du VRAI chocolat noir (sans lait et pas saturé de sucre, quoi), des biscuits, des madeleines (ok : on peut aussi se les faire), des marrons glacés, des orangettes, des ganaches et autres douceurs... pourtant après quelques questions posées autour de nous et un petit tour sur les blogs d'autres Français installés ou ayant vécu à Buenos Aires, on a vite fait de ravaler sa salive.

En effet, l'Argentine a une politique très stricte en matière d'importation de produits étrangers, qui fait vite rimer colis avec ennuis.
Ce qu'il faut savoir, c'est que TOUS les colis étrangers de plus de 2 kg sont stockés au "Centro Postal International de Retiro", ce qui laisse déjà présager le temps d'attente pour retirer le sien vu le nombre d'habitants à Buenos Aires (sans parler du temps nécessaire pour trouver le fameux Centro Postal International de Retiro, certains en ont déjà fait les frais).
Ensuite nous disons tous les colis de plus de 2 kg, mais les normes changent fréquemment et de toute façon le contenu peut quand même poser problème.
Si tout va bien, vous êtes prévenus de l'arrivée de votre colis par un avis de passage, mais ce n'est pas toujours le cas. Le colis peut donc être arrivé depuis plusieurs semaines sans que personne ne vous en ait averti. La seule solution consiste à veiller sur le site de La Poste française le suivi du colis.

En termes de contenu, les produits électroniques (CD, mp3, téléphones, etc.) et les produits manufacturés (vêtements, objets divers) sont taxés à l'arrivée, parfois à hauteur de la moitié de la valeur du prix d'achat (ouille). Quant aux produits alimentaires, a priori pas trop de problème, mais là encore certains ont bien failli ne pas pouvoir récupérer leurs produits ou payer une forte taxe.

Le retrait du colis prend un temps estimé entre 4 et 6 heures selon les expériences, avec un passage par différents guichets, et l'attente anxieuse de l'appel de son numéro de retrait : un numéro à 6 chiffres énoncé dans un micro crachotant, ce qui nécessite une vigilance de tous les instants pour ne pas manquer son tour.

Enfin, pour ceux dont le colis arriverait à l'aéroport (ça arrive), il faut d'une part payer le trajet pour aller le récupérer, et d'autre part des frais de stockage pour chaque jour passé par le colis dans les locaux de l'aéroport. De quoi faire monter très vite l'addition.

Conclusion : il vaut mieux attendre ou profiter du passage d'amis sur place pour récupérer/transmettre des petites choses.


La feria de Matadero

Tous les dimanches et jours fériés de mars à décembre se tient un grand marché artisanal à ciel ouvert dans le quartier de Matadero (à l'extrémité ouest de la ville) : c'est la feria de Matadero. Nous nous y sommes donc rendus dimanche dernier sous un soleil de plomb afin de découvrir cette feria dont nous avions beaucoup entendu parler. Il faut en effet souligner que ce marché artisanal a été déclaré patrimoine culturel intangible de la ville de Buenos Aires le 1er octobre 2012, et draine certains dimanches jusqu'à 15 000 personnes. En janvier et février, la feria se tient les samedis en horaire nocturne en raison de la forte chaleur de l'été portègne.



Ce que l'on y trouve :

- plus de 300 stands proposant des produits artisanaux de toutes les régions argentines (et notamment de l'artisanat gauchesque), avec les traditionnelles bombillas pour boire le maté, des pulls en laine de lama, des ponchos, des sacs en cuir, etc.

- mais aussi des produits plus classiques de décoration, des plantes, des casseroles ou encore des bijoux ;





- de nombreux stands proposant des plats et produits gastronomiques régionaux : empanadas de toutes sortes (petits chaussons de pâte fourrés à la viande, aux légumes, au fromage, ou encore au maïs..), locro, humita, alfajores (biscuit argentin généralement fourré au dulce de leche), huile d'olive, miel, pâtisseries, glaces... ;





- les traditionnels asados (barbecues) où l'on peut se faire faire différents types de sandwiches ou hamburgers ;



- des initiations et spectacles de danses folkloriques argentines ;



- des démonstrations de savoir-faire des gauchos : noeuds, boucles, courses de chevaux...

L'on trouve également au centre de la feria un musée sur la vie des gauchos "el museo criollo de los corrales", qui propose en vrac d'anciens objets de la vie quotidienne, des animaux empaillés, des tableaux, etc.

Bref, la feria est l'endroit idéal pour découvrir la culture et la gastronomie argentine dans une ambiance simple et populaire. Si vous êtes de passage à Buenos Aires et qu'il vous reste une petite place dans la valise, vous y trouverez des souvenirs et des spécialités locales à ramener à vos familles. Si vous y allez au printemps ou à l'été cependant, n'oubliez pas la crème solaire et les chapeaux car le soleil tape et il n'y a pas beaucoup d'endroits où s'abriter en flânant près des stands.

mercredi 7 novembre 2012

Un mois à Buenos Aires: le bilan.

Holà les amis!

Et oui, ça fait déjà un mois que nous sommes arrivés à Buenos Aires et comme vous vous en doutez, nous n'avons pas vu le temps passer et nous avons un peu peur que cette année passe trop vite sans que l'on ait le temps de faire tout ce pour quoi nous sommes venus.

La première chose que l'on peut dire c'est que le choc des premiers jours est passé très rapidement et que nous nous sommes parfaitement adaptés à notre nouvel environnement. La ville commence à nous être familière et nous ne regardons plus autant la carte qu'au début pour nous orienter. Cette semaine nous avons même dû indiquer le chemin deux fois a des Argentins qui étaient perdus (la classe!!!). Parallèlement, nous prenons des cours d'espagnol intensifs car nous vous rappelons que nous n'avons jamais appris "el Castellano" à l'école. Heureusement, cette langue latine relativement proche du français rentre rapidement dans nos têtes et les cours nous ont permis d'éviter quelques méprises avec les gens du coin:




Nous apprenons également à connaître les Argentins que nous côtoyons tous les jours dans les transports, dans les milongas et dans les cours de tango. Avant de partir tout le monde (y comprit des Argentins) nous avaient dit "Faites attention à vos sacs quand vous serez là bas, les rues sont dangereuses, pas comme en France". Or, force est de reconnaître que malgré une vie assez dur (passé de dictatures militaires, puis crise économique et politique de rigueur) la majorité des Argentins sont des gens profondément honnêtes et généreux et que les rues sont aussi sûres qu'à Paris (ce qui ne veut pas dire sûres). Tout dépend des quartiers et des horaires, comme partout. En tout cas en se baladant habillé simplement, il n'y a pas de problème.
Petites spécificités argentines :
- il n'est pas rare de voir des gens faire le signe de croix dans le bus (en même temps vu la conduite portègne, c'est compréhensible);
- dans les transports les gens applaudissent les artistes ambulants (avec la même mine que dans le métro français, certes, mais quand même c'est plus chaleureux) et il est courant de donner un petit quelque chose.

Bien sûr, il n'y a pas que des avantages et comme nous l'avons déjà évoqué, la ville est globalement plutôt sale et en mauvais état si l'on excepte les quartiers huppés voire "ghettos de riches" comme dans certains secteurs de Palermo ou Belgrano. Mais après quelques temps, le décors est quelque chose auquel on ne fait plus attention. Le cerveau s'adapte à ces nouveaux repères et nous profitons de chaque moment passé ici. Il faut dire que la météo aide un peu car le soleil a enfin montré le bout de son nez et qu'il fait désormais 30-35°C tous les jours de manière assez constante ce qui rend la vie plus agréable (nous ne savons pas si nous tiendrions le même discours par exemple sous des latitudes écossaises...).