Ca y est : nous avons fait notre première
soirée folklorique, ou Peña folklorica
comme on dit ici. Les danses folkloriques occupent en effet une bonne place
dans la culture argentine, et se dansent dans tout le pays. Nous avons d’ailleurs
remarqué qu’il y a presque toujours un petit moment dédié aux danses
folkloriques dans les milongas.
Nous nous sommes donc rendus à une soirée
organisée par « Buenos Aires Connect », une équipe de Français tenant
un site Internet d’informations sur Buenos Aires (où se loger, comment s’installer,
où sortir, où manger, que faire le week-end… http://fr.buenosairesconnect.com ).
L’intérêt majeur de cette soirée consistait en la tenue d’un cours d’initiation
à la chacarera, ainsi qu’à la
présence de plusieurs musiciens et chanteurs. L’initiation à la chacarera et au gato a été suivie d’un concert, avec d’abord une chanteuse seule,
puis accompagnée, puis ensuite un orchestre différent sur lequel les
participants se sont mis à danser la
chacarera, le gato et la zamba.
La
chacarera
La chacarera
est un type de musique et une des danses folkloriques argentines les plus
connues. Originaire des provinces du nord du pays (Catamarca, Salta, Tucumán,
Santiago del Estero et Jujuy), la
chacarera se danse très souvent en couple, même si certaines variantes
proposent des versions en cercle, ou des échanges avec les couples voisins. Dans
la version que nous avons testée, une ligne d’hommes faisait face à une ligne
de femmes, et chaque homme dansait avec la femme lui faisant face. Les pas de
la danse sont toujours des pas de valse, dont l’amplitude varie en fonction des
figures à effectuer.
La danse commence toujours par une introduction
musicale plus ou moins longue, durant laquelle les danseurs tapent dans leurs
mains pour marquer le rythme. Puis la danse commence, et plusieurs figures sont
enchaînées les unes à la suite des autres, généralement les bras en l’air et en
claquant des doigts : petits tours sur place (giro), grands tours (vuelta
redonda), jeux de jambes plus ou moins élaborés des hommes pour marquer le
rythme (zapataedo), jeux de jupes des
femmes (zarandeo), etc. A la fin de
la danse, hommes et femmes se rapprochent en effectuant un petit tour et
finissent face à face, proches l’un de l’autre.
Voilà pour la théorie, et des petites vidéos pour
la pratique. La qualité n’est pas excellente car nous ne sommes pas équipés de
camescopes. D'ailleurs la première vidéo a été prise lors de la milonga de los consagrados,
car on voit un peu mieux ce qu'il s'y passe. La deuxième a été prise à
la soirée folklorique, et montre une version en ronde de la chacarera :
Le gato
En début de soirée, le professeur nous fait
également danser el gato (le chat),
qui reprend les mêmes pas que la chacarera,
mais avec quelques variantes dans l’ordre des figures.
La zamba
La soirée a également été l’occasion d’assister à
de la zamba, autre danse folklorique
argentine très populaire, à ne pas confondre avec la samba brésilienne. Dérivée
de la zamacueca péruvienne, la zamba paraît très subtile et ne nous a
pas été enseignée en début de soirée. Danse galante, la zamba se danse sur une musique assez douce, en couple, yeux dans
les yeux, mais là encore presque sans se toucher. Hommes et femmes tiennent un mouchoir
en tissu (un pañuelo) qu’ils agitent
et avec lequel ils jouent de manière sensuelle selon des codes spécifiques,
probablement en fonction de la musique. Difficile à expliquer, cette danse de
séduction est un véritable plaisir pour les yeux :
En fin de soirée, une démonstration de danse avec deux
cordons lestés d’une boule en plastique chacun est effectuée par le professeur
de chacarera. Il fait tournoyer les
cordons dans les airs et marque le rythme en faisant claquer les boules de
plastique sur le sol et en tapant des pieds. Accompagné au tambour, il effectue
une véritable prouesse de coordination et d’adresse, jouant sur les rythmes et
la vitesse. Impressionnant.
Après le concert, les musiciens passent près des
tables pour récolter les pesos que le public voudra bien leur donner. Nous
apprenons ainsi que les artistes sont payés « au chapeau » uniquement.
Cette soirée culturelle riche en couleur et en
saveurs (car les parts de pizza et les empanadas coulaient à flot) nous a
permis de découvrir et de comprendre un peu mieux le folklore argentin. Nous
espérons pouvoir un jour maîtriser un peu mieux ses danses festives qui sont
les racines de la culture argentine. Si vous passez par Buenos Aires n’hésitez
donc pas à faire un tour dans une de ses peñas
traditionnelles. Même sans savoir danser, le spectacle unique offert par les
danseurs vous dépaysera à coup sûr !
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