vendredi 19 octobre 2012

Notre première milonga: la Viruta


Bonjour à toutes et à tous!

Le temps est enfin venu pour nous de parler un peu de Tango Argentin sur ce blog ;-) Comme vous l'aurez vu dans le titre de ce message nous nous sommes rendus à nos premières milongas portègnes et il est temps de partager nos impressions avec nos lecteurs de plus en plus nombreux de part le monde (on a le droit de rêver)!

Nous nous sommes lancés, pour notre première, sur la piste de la Viruta au sous-sol du centre culturel arménien (rue de l'Arménie). Les milongas commencent rarement avant 23h à Buenos Aires et nous savons déjà que les portègnes ne brillent pas par leur ponctualité. Nous nous arrangeons donc pour arriver aux alentours de minuit. Comme vous le savez, nous sommes encore des petits nouveaux ici et nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre. Nous avions simplement entendu dire que l'atmosphère était plutôt détendue à la Viruta. Mais nous savions également que les portègnes ont la réputation d'être très exigeants en milongas vis-à-vis du cabeceo (ou mirada, façon d'inviter à danser uniquement par le regard), des collisions en bal etc... Bref, nous étions prêts à donner notre maximum pour faire bonne figure (avec le moins de figures possibles justement ;-) ).

A notre arrivée, un cours de tango se tient dans le hall du centre culturel arménien  (la Viruta donne toutes les semaines des cours de Tango, Rock et Salsa...) et on nous invite à passer au sous-sol où se tient la "milonga". Ici mettons des guillemets car à peine sommes nous arrivés en bas des marches que les tangos laissent place à de la salsa (Nous apprenons par la suite que les soirées à la Viruta sont en fait des pratiques pour les élèves des différentes danses enseignées. La milonga à proprement parler ne commence généralement qu'après 2 heures avec un "show". La salle est vaste et bondée. De nombreuses tables entourent une piste de taille honorable tout au fond de la salle toute en longueur et des spots colorés éclairent les danseurs enlacés.

Piste de danse de la Viruta
Après nous être acquittés des 35 pesos par personne au guichet, nous trouvons une place près de l'entrée et nous changeons de chaussures en attendant (longtemps) la reprise des tangos. Sur la piste, les tango diffusés sont traditionnels et parmi les meilleurs morceaux. La piste est peuplée mais l'espace est largement suffisant pour danser et quelques danseurs ne se privent pas de faire de grandes figures sur la piste sans trop se soucier de leurs voisins. Les niveaux sont mélangés mais plutôt intermédiaires. On ne sent pas sur notre nuque le regard de vieux tangueros à l'affût d'un éventuel manque à l'étiquette. La plupart des gens sont de toute façon là pour boire un coup et manger entre amis en regardant les danseurs. Au bout de trois tandas (=séries de 4 tangos) très agréables nous laissons à nouveau la place aux danseurs de salsa, puis aux danseurs de rock jusqu'à environ 2h15, heure à laquelle commence vraiment la soirée.

La piste se vide et "Los herederos del compas" - un orquestre traditionnel argentin - se met à jouer le morceau "Loca" de Juan d'Arienzo. Les musiciens jouent divinement bien et enchaînent avec "Paciencia" après que le chanteur les a rejoints. Pendant ces deux premiers morceaux la piste est vide, hormis un couple un peu éméché (pas nous hein...), mais tout le monde brûle d'avoir l'autorisation des musiciens pour se lancer: ce qu'ils font à la fin du deuxième morceau. Charmés nous aussi par tant de virtuosité, nous savourons chacun des morceaux offerts à nous. Malheureusement,  le show se termine à 3 heures (tout a une fin) et les tangos traditionnels enregistrés (très bons bien sûr, mais ce n'est pas la même chose) reprennent. Toujours un peu "décalqués" par le décalage horaire nous décidons de nous arrêter sur cette bonne impression (trop courte) et nous rentrons chez nous, plein de musique dans les oreilles.

Pas de pression donc et de la très bonne musique à la Viruta. Mais si vous ne dansez que le tango il vaut mieux prévoir d'y être pour 2 heures. Attention également aux gens qui longent la piste et qui bousculent les danseurs ainsi qu'à quelques danseurs qui ne savent pas trop ce qu'ils font. Pour les petites bourses, sachez que cette milonga est gratuite à partir de 3 heures du matin! D'ailleurs, en partant nous avons croisé une grande file de gens qui descendaient l'escalier. Il paraît que les bons danseurs arrivent à 3 heures à la Viruta et il sont très ponctuels pour le coup ;-)

jeudi 18 octobre 2012

Quartiers de Buenos Aires




Nous sommes situés dans le quartier tranquille de Caballito, en plein centre de Buenos Aires ;-)


Plan des quartiers de Buenos Aires

jeudi 11 octobre 2012

Le plat du jour : la milanesa



Alors ça y est, nous avons testé une des spécialités argentines : la milanesa !

Kesaco ???

C’est un des plats arrivés en Argentine avec les immigrants européens, et notamment italiens au XIXe siècle. Il s’agit tout simplement d’une fine tranche de bœuf plongée dans un mélange d’œufs battus puis passée dans de la chapelure pour être ensuite frite ou cuite au four. En un mot, au risque d’entacher la magie du nom, c’est juste de la viande panée…

Cette technique se retrouve dans d’autres pays comme l’Italie (cotoletta alla milanese), l’Allemagne ou l’Autriche (Schnitzel) voire en France (cordon bleu), mais la spécificité argentine est que l’on peut faire des milanesas de n’importe quel ingrédient, tant que celui-ci est présenté en tranche fine enrobée de chapelure et frite. Il y a donc des milanesas de poisson, de poulet, d’aubergine, de soja, etc. Par exemple, la « milanesa rellena » est constituée d’un mélange de tranches de jambon, de boeuf et de mozzarella enrobé de panure.

L’autre grande spécificité, c’est que l’on peut aussi se servir de cette base de viande panée, comme d’une pâte à pizza : on superpose ainsi sur la milanesa une tranche de jambon, de la sauce tomate et de la mozzarella, on passe au four et le tour est joué. On obtient ainsi la « milanesa napolitana ». Cette appellation n’aurait rien à voir avec Naples où je vous mets au défi de trouver des milanesas napolitanas (d’ailleurs une milanaise napolitaine ça ne veut pas dire grand-chose…), mais proviendrait du nom du restaurant dans lequel ce plat fut créé dans les années 40 « el Napoli ». Evidemment, l’idéal est d’accompagner ce plat d’une bonne assiette de frites et un petit quartier de citron pour se donner bonne conscience (ben comme ça c’est équilibré, non ?), ce qui donne ceci :


En haut : Milanesa rellena; En bas : Milanesa napolitana

Amis du gras, à vos fourchettes !!!

Il semble qu’il y ait encore d’autres variantes, que nous ne manquerons pas de partager avec vous au fil de nos découvertes culinaires.

Premières impressions de Buenos Aires

Nous sommes arrivés à Buenos Aires sans trop savoir à quoi nous attendre. Nous avions bien en tête les quelques images les plus connues que l’on voit dans les reportages : obélisque de l’avenida 9 de Julio, Plaza de Mayo, immeubles colorés de la Boca, couples de tangueros à San Telmo… Mais hormis ces quelques clichés, nous n’avions aucune idée de l’atmosphère de Buenos Aires, de l’agencement de ses rues, ou encore de son architecture. Nous avons donc profité de notre 2ème jour sur place pour nous balader, hors des circuits touristiques (que nous ferons aussi, mais plus tard) pour « prendre le pouls » de la ville.



Fruteria rue Rojas (Caballito)
Nous avons ainsi marché deux heures traversant les quartiers de Caballito (où nous habitons), Villa Crespo et Palermo. Bien que le standing de ces quartiers ne soit pas uniforme, cette ballade nous a laissé une impression majeure, qui peut paraître une évidence, mais qui s’impose à l’esprit et prend tout son sens une fois sur place : Buenos Aires est bien une ville du sud, avec sa multitude de mini commerces très spécialisés, ouverts directement sur la rue (marchands de fruits et légumes, vendeurs de savons et produits ménagers, « kioskos » innombrables proposant biscuits, boissons, chips et confiseries, petits coiffeurs de quartier, quincailleries, retoucheries, boucheries, vendeurs de pâtes, fromagers…), ses constructions et immeubles disparates, ses trottoirs bosselés et aux revêtements variés, ses nombreux tags et fresques murales artisanales en tout genre, la tranquillité et la gentillesse des habitants, la simplicité des vêtements.



Caroussel de Caballito
Au fur et à mesure, des images d’autres villes nous sont revenues à l’esprit, faisant écho à ce que nous voyions : Athènes, Le Caire, Taipei, pour la cohabitation entre petites maisonnettes proprettes, immeubles haussmanniens, immeubles modernes neufs puis délabrés, l’alternance de rues plantées d’arbres « tropicaux », et de rues plantées de Platanes nous rappelant le sud de la France, le passage de chariots tirés par des hommes ramassant des ordures, ou d’une charrette tirée par un cheval à côté de voitures flambant neuves, la présence d’un manège à l’ancienne, tout en ferraille peinte, ouvert juste pour la sortie des classes, les nombreux bus fatigués d’avoir tant roulé et trainant derrière eux des nuages de gaz d’échappement…


Rue de Caballito


Immeuble haussmannien


Voies ferrées de Caballito


Bref, Buenos Aires est une ville très hétérogène et très vivante, pleine de surprises et de promesses de rencontres. Et quand le soleil brille, sa force est accentuée par l’humidité, renforçant la prise de conscience que nous sommes bien au sud. Et ça fait un bien fou.