Après un mois et demi de vie dans une mégalopole
tentaculaire, rugissante, et toujours en mouvement, nous nous sommes offerts
dimanche dernier une petite excursion dans le delta de Tigre (prononcer
« tigré »), qui nous a fait quasiment autant de bien qu’un séjour
dans un spa ou un centre de méditation.
Port de Tigre (cliquez pour agrandir) |
Tigre est une ville située à 30 km au nord de
Buenos Aires, et qui tire son nom de la présence autrefois de jaguars, appelés
« tigres » en Amérique latine. Là commence un immense delta de 900
km² environ, formé par la confluence entre le río Paraná et le río de la Plata.
Le delta se compose d’une multitude d’îlots verdoyants plus ou moins grands,
séparés par un labyrinthe de voies d’eau et de canaux. De nombreuses cabanes et
résidences secondaires de style colonial bordent fièrement les îles, où se
cachent dans la végétation luxuriante au cœur des îlots. De bois, sur pilotis
et avec ponton privatif, ces maisons à fleur d’eau ne sont pas sans rappeler la
Louisiane (en moins sauvage quand même, et sans les crocodiles).
Cette campagne aquatique est à l’image de la
population argentine : variée, bigarrée, résultat du mélange entre
l’Europe et l’Amérique latine. Les platanes, les saules pleureurs, les lauriers
et bougainvilliers rappellent alternativement l’Europe, la France, la
méditerranée, tandis que les jacarandas, les cactus (en fleurs !) et les
espèces plus exotiques nous renvoient à l’Amérique centrale. Une fois encore,
nous sommes ainsi fascinés par ce mélange de choses, d’environnements, de
physiques, de visages et de mentalités à la fois familiers et étrangers.
Nous avons ainsi le sentiment d’être à la fois en Amérique du Sud, mais aussi chez nous, en Europe, avec un zeste de France, d’Italie, d’Espagne, de Grèce, et même parfois d’Angleterre ou d’Allemagne.
Nous avons ainsi le sentiment d’être à la fois en Amérique du Sud, mais aussi chez nous, en Europe, avec un zeste de France, d’Italie, d’Espagne, de Grèce, et même parfois d’Angleterre ou d’Allemagne.
Accessibles uniquement par bateau, ces petites
îles offrent un dépaysement garanti, loin de la pollution sonore et
atmosphérique et de l’agitation urbaine. Une bouffée d’oxygène à seulement une
heure de train de Buenos Aires. Nous avons pris le parti de ne pas nous avancer
trop dans le delta et de nous arrêter à seulement 30 minutes en bateau de
Tigre, sur l’île de « Tres Bocas », où il est déjà possible de faire
quelques ballades sympathiques en suivant les sentiers qui traversent l’île et
rejoignent les autres îlots alentours. Mais les bateaux-bus (tout en bois)
peuvent amener beaucoup plus loin, jusqu’à 4h de trajet, sous réserve d’avoir
le temps et de supporter le bruit du moteur… (en Argentine, qu’ils soient sur
route ou sur eau, les bus restent des moyens de transport très bruyants).
Petit aperçu du trajet en bateau-bus :
Pour les séjours plus longs et dans des secteurs plus enfoncés dans le delta, il peut être intéressant de louer une des nombreuses cabanes et villas destinées aux vacanciers et touristes.
Petit aperçu du trajet en bateau-bus :
Pour les séjours plus longs et dans des secteurs plus enfoncés dans le delta, il peut être intéressant de louer une des nombreuses cabanes et villas destinées aux vacanciers et touristes.
Enfin, il est possible de visiter la maison de
campagne du célèbre homme politique argentin Sarmiento. Pour des raisons de
conservation, cette maison est conservée dans un cube de verre synthétique, qui
constitue la véritable attraction du lieu :
En bref : à voir et à parcourir, et fortement
recommandé en cas de saturation urbaine.
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