samedi 30 mars 2013

Changement d'heure été 2013 et décalage horaire

Le passage à l'heure d'été en France cette nuit est l'occasion d'une petite mise au point fort utile à tous ceux qui souhaitent nous contacter par téléphone, skype ou autre type de messagerie instantanée :

Contrairement à la France et à ses pays voisins, il n'y a pas de changement d'heure en Argentine.
Avec le passage à  l'heure d'été en France, nous avons donc désormais - et jusqu'au 26 octobre 2013 - un décalage horaire de 5h entre Paris et Buenos Aires.
Autrement dit, à partir de cette nuit, lorsqu'il est par exemple 17h en France, il est seulement midi à Buenos Aires.

mercredi 20 mars 2013

Nouvelle sur le Tango

Nous avons découvert une pièce radiophonique sur le site de France Inter dont nous vous faisons passer le lien :

http://www.franceinter.fr/emission-nuits-noires-milonga

Il s'agit d'un épisode de l'émission "Nuit Noire" présentée par Patrick Liegibel dans lequel des acteurs (Anne Alvaro, Daniel Martin et Nicolas Raccah) lisent une nouvelle policière coécrite par Jean-François Seignol et Anne Lanièce et qui met en scène une tanguera impliquée dans un interrogatoire de police.

Cette pièce radiophonique rafraîchissante nous montre que le monde du tango et ses mystères constitue un lieu d'inspiration idéal pour les écrivains et nous attendons de voir si ces auteurs très prometteurs continueront de nous captiver avec d'autres récits.

A écouter, réécouter et faire suivre !

samedi 16 mars 2013

milonga "Cachirulo" (Obelisco Tango)

Mise à Jour mai 2013 : la milonga "Cachirulo" a déménagé : elle est désormais  à "Obelisco Tango" (adresse :  Entre Rios 1056)

"Cachirulo" est une milonga renommée et très traditionnelle, qui a lieu tous les samedis soirs au Club Villa Malcolm (jusqu'en avril 2013). Elle est organisée par Hector et Norma, deux tangueros très attachés au respect des codes du tango argentin.


 Chaque arrivant à la milonga est par conséquent placé avec soin : les hommes et les femmes se présentant seuls sont séparés pour siéger à des tables se faisant face et disposées de chaque côté de la piste de danse. Les couples et les groupes se voient quant à eux attribuer des emplacements réservés, l'idée étant que ceux qui viennent en couple ou en groupe danseront entre eux durant toute la soirée, tandis que les personnes arrivées séparément sont libres de s'inviter à danser entre elles. Toutefois, si un homme en couple se met à inviter une autre danseuse, cela signifie que les autres hommes peuvent également inviter sa partenaire.

partie de la salle réservée aux couples et aux groupes

rangée de tables d'hommes
Nous avions déjà expliqué le principe des invitations dans un précédent article, mais une petite piqûre de rappel ne fera pas de mal, notamment pour les non-initiés : les invitations se font par le biais d'un jeu de regard (la mirada,) dans lequel les hommes et les femmes fixent la personne avec laquelle ils souhaitent danser. Si les regards se croisent et restent en contact, l'homme fait alors un signe de la tête auquel la femme répond par un hochement de tête (le cabeceo) signifiant qu'elle accepte son invitation. L'homme se déplace alors jusqu'à la table de sa cavalière. A son arrivée, celle-ci se lève et après quelques mots, ils se mettent à danser une tanda (série de 3 ou 4 tangos interrompue par une musique très différente "la cortina" marquant la fin de la tanda). A la fin de ces quelques tangos, l'homme raccompagne la femme jusqu'à sa table, et retourne ensuite à la sienne. Entre chaque tanda, la piste se retrouve ainsi entièrement vide durant quelques minutes, ce qui facilite les invitations pour la tanda suivante.

La piste de danse de Cachirulo

Comme toutes les milongas, Cachirulo possède son petit groupe d'habitués qui dansent entre eux toute la soirée. Ils réservent généralement leur table à l'avance avec soin pour être bien placés sur le côté de la piste et inviter avec facilité. Par comparaison avec d'autres milongas, nous avons toutefois trouvé qu'il est un peu plus difficile d'inviter et d'être invité à danser lorsque l'on est nouveau. Mais avec de la persévérance et une fréquentation assidue, il doit être possible de se faire connaître et de danser avec les "anciens". C'est en tout cas une des milongas incontournables de Buenos Aires.

mardi 12 mars 2013

La Coqueta de Recoleta (milonga de la tarde)

Mise à jour du 28 mai 2013 : La Coqueta de Recoleta vient malheureusement de fermer pour des raisons de santé de l'organisatrice. Nous souhaitons donc un bon rétablissement à Alicia, en espérant la réouverture de la milonga en septembre ou octobre 2013.

La Coqueta de Recoleta est une petite milonga que nous aimons bien et qui mérite quelques mots.

La Coqueta de Recoleta fait partie des milongas de la tarde, c'est-à-dire des milongas se déroulant "l'après-midi". Elle se déroule en effet tous les lundis de 17h à 23h, ce qui est tôt dans la mesure où les milongas normales ou "de noche" commencent généralement à 23h. Elle s'adresse donc aux "couche-tôt" ou à ceux qui souhaitent une mise en bouche (ou plutôt en pieds) avant la milonga du soir.

Alicia Karr
Originellement située dans le quartier de Recoleta, comme son nom l'indique, cette milonga se tient désormais dans le quartier de Congreso (San Jose 224), au 1er étage de la Casa Galicia.
Elle est organisée depuis 2011 (année de sa fondation) par Alicia Karr, une sympathique New-yorkaise qui prend plaisir à accueillir avec soin tous les participants à la milonga, qu'ils soient des habitués, des petits nouveaux, ou simplement de passage.




Cette milonga est assez peu fréquentée, peut-être en raison de l'horaire, mais nous l'affectionnons tout particulièrement car l'ambiance y est particulièrement détendue, la musique est excellente, et l'espace de danse est très grand, ce qui permet de se faire plaisir en exécutant toutes les figures et fioritures possibles et imaginables sans craindre de heurter les autres danseurs.

La Coqueta de Recoleta


Mario Orlando
Le choix musical est assuré par le célèbre DJ Mario Orlando, qui s'occupe également de la musique de nombreuses autres milongas réputées comme La milonga del mundo puis Milonga Malena (Sunderland Club), El Arranque, El abrazzo tango club (Confiteria Ideal), La Marshall Milonga queer, Apurotango, etc.
Mario Orlando est un vrai DJ, qui choisit toujours les bons tangos et alterne les orchestres avec soin : difficile de rester sur sa chaise car tous donnent envie de danser. Même le choix des cortinas (morceaux de musique passés à la fin de chaque tanda de 3 ou 4 tangos afin de permettre de changer de partenaire de danse) est excellent et donne envie de rester sur la piste.




Cette milonga offre en outre l'opportunité de rencontrer d'authentiques tangueros, comme Omar et Elena, qui se plaisent à raconter les yeux pétillants comment se dansait le tango à leur époque dans les années 1940, sur des morceaux joués par 80 musiciens, et qui exécutent fièrement les pas et figures appris dans leur jeunesse.


Elena et Omar
Elena et Omar


Enfin, le prix d'entrée de la milonga est très bon marché (25 pesos, cours inclus de 15h à 17h), ce qui ne gâche rien.

Informations pratiques :
http://www.lacoquetaderecoleta.com
http://www.facebook.com/pages/La-Coqueta-De-Recoleta/

lundi 4 mars 2013

La viande Argentine ! (Végétariens: s'abstenir...)

Avant de quitter la France nos amis nous disaient: "Vous allez voir, la viande argentine est tellement tendre qu'on peut la manger à la cuillère!"


Eh bien ne vous emballez pas trop vite car pendant nos 4 premiers mois ici il nous a été impossible de trouver une telle qualité de viande malgré nos recherches actives.

Nous nous sommes d'abord précipités dès notre arrivée chez le boucher au coin de la rue pour acheter quelques "nalgas" (escalopes) que nous avons fait cuire à la poêle pour nous apercevoir que la texture et le goût de la viande était très similaire à celui la viande française. Voici un tableau recensant les différentes coupes de viande en Argentine:

 
Coupes de viande - Cliquez pour agrandir

Nous avons d'abord pensé à une erreur de notre part. N'étant non plus des spécialistes nous avions fait cuire la viande avec un couvercle pour ne pas crépir notre cuisinière de gras. Par la suite, nous avons acheté un filet métallique, à placer par dessus la poêle, qui permet l'évaporation de l'eau et qui empêche la graisse de sauter un peu partout. Forts de notre trouvaille, nous avons alors acheté notre viande coupe "lomo" cette fois-ci (un peu plus épaisse) dans une grande surface (chez Jumbo). Cette fois-ci, la qualité de la viande était meilleure, légèrement plus tendre mais n'avait selon nous toujours rien à envier aux meilleurs viandes françaises.

Il nous a fallu 4 mois à tester quelques restaurants et autres boucheries (il faut dire que nous mangeons très peu de viande donc nous allions à notre rythme) avant de tomber par hasard sur une bonne adresse dans le quartier de San Telmo au détour de la rue Defensa : le restaurant "El Desnivel".


El Desnivel
Le lomo que nous avons pu tester dans ce restaurant était le plus tendre de notre séjour, bien que le reste de la cuisine soit globalement grasse et ne se démarque pas par sa finesse pour un palais sensible.

Cependant, nous sommes pas encore certains que la viande que nous avons mangé dans ce restaurant soit la meilleure du pays et qu'il va nous falloir continuer notre quête. D'après les Argentins que nous avons pu interroger, le pays se dirige petit à petit vers une industrialisation de la production de viande et la tendance politique globale consiste à malheureusement supprimer progressivement les élevages en plein air qui ont fait la renommée de la viande argentine. Le fait est que la meilleure viande est aujourd'hui réservée à l'exportation et à la consommation dans les restaurants les plus chers de Buenos Aires.

Malgré tout, la viande est globalement moins chère qu'en Europe et on peut en acheter des kilos pour une bouchée de pain lorsqu'elle n'est pas de qualité supérieure. Elle reste donc la source nutritive principale des argentins qui passent leur temps à faire des asados dans toute la ville y compris les travailleurs dans la rue, comme ceux de notre quartiers à la fin de leur journée de travail près des voies ferrées. A noter de plus, que les argentins ont tendance à faire cuire leur viande longtemps car dans le passé, les normes étaient assez laxistes sur la manière d'entreposer et de conserver la viande. C'est pourquoi les argentins prenaient l'habitude de faire cuire leur viande entre 2 et 3 heures pour éviter les épidémies.

Ainsi, seuls les gauchos dans leurs estancias et les petits malins qui connaissent les bonnes adresses auront la chance de manger de la viande d'exception en Argentine, mais elle revient alors beaucoup plus cher donc n'allez pas croire que vous en trouverez facilement à tous les coins de rue.

dimanche 3 mars 2013

El Chalten et le massif du Fitz Roy (Sud de la Patagonie 3/3)

Achevons notre trilogie sud-patagone avec ce dernier article dédié à la partie la plus "sauvage" de notre voyage : la région d'El Chalten, qui se trouve au nord du parc national des glaciers et du lac Viedma.


Le voyage El Calafate - El Chalten : 220 km de route


Aller à El Chalten, c'est avoir un peu de temps car il faut parcourir 220 km de route depuis El Calafate. Tout le monde ne prend donc pas la peine de s'y rendre et se contente souvent de profiter des charmes et activités de la partie sud du parc national des glaciers autour du Perito Moreno. En revanche, c'est un lieu de séjour incontournable pour les trekkers du monde entier en raison de la présence de deux hauts sommets : le mont Fitz Roy (3 441 m d'altitude) et le mont Torre (3 138 m).

Route 23 en direction d'El Chalten

En bonnes trekkeuses curieuses (oui je parle au féminin car F. n'a pas fait partie du voyage et nous étions 3 filles), nous voilà donc parties sur les routes patagones au volant de notre petite Chevrolet de location. Enfin je dis les routes, mais je pourrais parler au singulier car El Chalten ce n'est pas Rome : un seul chemin y mène.

Rouler en Patagonie mérite quelques commentaires :

Dans un premier temps (assez court), on respecte scrupuleusement les panneaux routiers même s'ils paraissent incongrus. Puis on trouve de plus en plus bizarre de limiter la vitesse à 60 km/h sur des routes larges et rectilignes perdues dans la steppe au milieu de nulle part. On se rend compte également que les virages dangereux annoncés sont en réalité de vagues courbes et non les épingles à cheveux dessinées sur les panneaux. Enfin la conduite des Argentins que l'on croise (et qui nous doublent) finit par nous ôter nos derniers scrupules et l'on adapte finalement sa conduite à la route et non plus aux panneaux. Adieu les 60 km/h (40 dans les virages "dangereux"), bonjour les 80-130 km/h.
Après réflexion, nous ne voyons qu'une seule explication possible à ces panneaux : ils doivent être prévus pour l'hiver où la neige, le vent et le verglas permanents doivent rendre la moindre pente et le moindre virage beaucoup plus périlleux.

Rouler en Patagonie c'est aussi une sorte d'avant-goût du grand ouest américain : des routes perdues dans la steppe et qui semblent ne jamais vouloir finir. Pas de villages traversés, pas une âme qui vive hormis quelques rares "estancias" (fermes-auberges) indiquées au bord de la route, et quelques rapaces planant dans le ciel à la recherche de quelques proies ou restes d'animaux fauchés par les voitures... On croise donc les doigts pour ne pas tomber en panne...

Guanaco
Les panneaux routiers noirs sur fond jaune participent aussi à cette impression d'avoir mis le pied dans un décors de western. Ne manquent que les boules de paille poussées par le vent... Bienvenue chez les gauchos ! Avec un peu de chance on peut même croiser quelques guanacos (les fameux lamas roux argentins), des petits lièvres et des renards gris.




Pour l'anecdote, voici le panneau "attention aux vents violents" qui représente un palmier ployant sous le vent. Cherchez l'erreur dans le paysage...









El Chalten


Après 3h de route sous le soleil à fixer l'horizon et à faire quelques pauses photos quand même grâce aux différents "miradores" (points de vue) aménagés spécialement au bord du lac argentino, nous sommes donc arrivées à El Chalten, la "capital nacional del trekking" (capitale nationale du trekking).

Point de vue de la route 40 sur le lac argentino
Le nom du village signifie "montagne qui fume" et reprend en réalité l'appellation que les Indiens Tehuelches avaient donnée au mont Fitz Roy car ce dernier est très souvent caché dans les nuages, faisant ainsi penser à une montagne fumante, ou un volcan.

Massif du Fitz Roy


El Chalten


En comparaison avec El Calafate, El Chalten a un goût plus authentique : c'est beaucoup plus petit, plus mignon, et surtout beaucoup plus calme (même si à côté de Buenos Aires, El Calafate avait déjà des airs de Katmandou). Ici pas de klaxons, peu de voitures, peu de routes goudronnées et pas de réseau de téléphonie mobile. Bref, le coin idéal pour faire une pause, respirer l'air pur et se déconnecter de tout.



Chapelle d'El Chalten

La fréquentation est essentiellement composée de randonneurs amateurs et professionnels. On distingue assez bien les deux groupes avec d'un côté ceux qui se baladent uniquement avec leur petit sac à dos et chaussures de marche, l'air parfois carrément "baba cool", et de l'autre côté ceux qui portent leur tente, sac de couchage, tapis de sol et piolets. Le vrai trekker lui se lève tôt et disparaît plusieurs jours d'affilée. Il n'a pas peur d'affronter le froid, la pluie, la neige, et c'est même ce qui le motive... Quant à nous, disons que nous nous levions un peu moins tôt et mettions un point d'honneur à être rentrées en fin de journée pour profiter de la petite bière de "réconfort après l'effort", puis nous régénérer autour d'un bon repas chaud.


Un cadre imposant : le massif du Fitz Roy


Si le village d'El Chalten est assez mignon avec ses petites maisons en bois aux toits pentus, il n'a pas de grand intérêt en soi. Son principal attrait réside dans sa localisation : le village est en effet planté au pied d'une imposante chaîne de montagne composée d'une quinzaine de sommets, dont les fameux monts Fitz Roy et Torre. Un des sommets a même été baptisé "Saint-Exupéry" en hommage au célèbre aviateur qui contribua au développement de l'aéropostale jusqu'en Patagonie.



El Chalten constitue par conséquent le point de départ de nombreuses balades dans une nature sauvage et préservée grâce au travail des gardes du parc national des glaciers.

De nombreux arbres sont d'ailleurs couverts de petites boules de lichen qui témoignent d'une absence totale de pollution.
Boule de lichen sur un arbre
Les sentiers sont très bien entretenus et indiqués par une signalisation tant efficace que discrète : petits panneaux et balises en bois, barrières naturelles de branches mortes pour éviter que les promeneurs ne sortent des sentiers et abîment la végétation environnante, etc.
Plusieurs règles de conduite sont également en vigueur dans le parc et sont admirablement respectées par les touristes.
 
règles du parc

Des feuillets sont même installés de temps à autres, notamment à proximité des zones de bivouac, afin que les promeneurs ne laissent pas de traces derrière eux après s'être soulagés dans la nature. Il y a même des petits panneaux spécifiques pour expliquer tout ça :


Enfin, l'entrée dans le parc est gratuite et de nombreuses marches sont accessibles à tous, sans guides. Le contact avec la nature est donc plus direct que dans la partie sud du parc des glaciers.

Entrée du parc national des glaciers

Deux panoramas très accessibles : Los Condores et Las Aguilas


Par temps clair et dégagé, deux petites balades permettent d'accéder à deux panoramas offrant une vue imprenable sur :
- le village d'El Chalten et le massif du Fitz Roy (panorama de Los Condores)
- le lac Viedma et la steppe patagone (panorama de Las Aguilas)

Carte des randonnées autour d'El Chalten (cliquer pour agrandir)
Panorama de "Los condores" sur El Chalten

Vue sur El Chalten du panorama de "Los condores"
Panorama de "Las aguilas" : vue sur la steppe et le lac Viedma



La balade des trois lacs (Laguna de Los Tres)


Sur les conseils de notre entourage ainsi que d'un guide du parc, nous avons dédié notre première journée sur place à la balade des trois lacs. C'est un circuit d'une quinzaine de kilomètres, qui part de l'hôtel "El Pilar" où nous nous sommes fait déposer en taxi, suit la rivière jusqu'au camping "Poincenot" (avec un beau panorama sur le lac "Piedras blancas"), puis propose deux options : un crochet pour monter voir le lac "laguna de los Tres", ou un retour direct au village d'El Chalten en passant par le lac "Capri" (voir la carte des randonnées plus haut).

Comme nous n'avons peur de rien et que le guide du parc nous avait dit que l'ensemble nous prendrait environ 6h, nous sommes donc parties le cœur chantant découvrir les fameux lacs.
La première partie de la balade n'étant pas très difficile, nous sommes arrivées plutôt en forme et sous un beau soleil au camping de Poincenot.

Vue sur la laguna Piedras blancas

Laguna Piedras blancas
 Nous avons alors décidé de continuer sur notre lancée pour monter directement au lac "de los Tres" et y manger notre pique-nique soigneusement préparé par l'hôtel.



Alors là je tiens à souligner l'information donnée dans le guide du routard, qui après coup me paraît un peu optimiste : "par un sentier assez pentu et caillouteux, on atteint en une heure la laguna de los Tres. Aucune difficulté technique à part que la dernière montée semble ne jamais finir..." . Tout doit être dans les points de suspension je pense. Le sentier n'est pas "pentu" mais TRES pentu. Sur place, des panneaux avertissent les randonneurs qu'il s'agit d'un des sentiers les plus endommagés du secteur et les plus dangereux en cas de pluie et de vent. Quant à la "dernière montée", on pourrait parler de "montée" tout court car il n'y a pas de partie à plat. Là où ils ont raison, c'est qu'en effet cela ne semble jamais finir. Surtout que plus on monte, plus le vent est fort et froid. Enfin, il faut un peu plus d'une heure pour monter..
Bon, cette petite rectification faite, il faut avouer que le panorama sur la vallée est très beau durant la montée, avec notamment une vue plongeante sur 2 autres lacs : "lagunas Madre e Hija".

vue sur la vallée

Lagunas Madre e Hija


Quant à la vue du "lago de los Tres", je conviens qu'elle constitue une belle récompense après l'effort avec ses eaux bleues laiteuses surplombées par le Mont Fitz Roy et sa mer de glace. Le spectacle est grandiose.
Laguna de Los Tres et mont Fitz Roy dans les nuages


Laguna de Los Tres

Au risque de sonner un peu cliché, on se sent tout petit quand on est là haut, au pied du glacier. Et l'on prend aussi conscience de notre précarité face aux éléments : le vent glace les os (et là on remercie l'inventeur du k-way), et la météo est très changeante. Nous avons d'ailleurs pu l'expérimenter avec un début de pique-nique sous le soleil, puis une arrivée brutale de nuages et de pluie, qui nous a fait dévaler au plus vite la montagne pour rejoindre le camping Poincenot. Autant dire que la descente a été nettement plus rapide que la montée, et plus pimentée aussi avec tous ces petits cailloux et rochers rendus glissants par la pluie...

Après cet épisode et les jambes déjà assez fatiguées, nous avons donc entamé la dernière partie de notre randonnée direction la laguna Capri et le village d'El Chalten. Bon, le guide du parc nous l'avait vendue comme une balade de 2h. Le petit renard ! En réalité il faut 3 bonnes heures pour rentrer au village, voire 4  quand on en a déjà plein les bottes.  Même le plan des circuits de randonnée parle de 3h15 entre le village et le camping de Poincenot.
Bon je ronchonne, mais la bonne nouvelle c'est que nous marchions dans le bon sens car tout est plat et en descente pour revenir au village. Et surtout : c'est la partie de la balade la plus jolie car le paysage est très changeant entre sections boisées, sections à découvert dans des prairies de sable ressemblant à des jardins zen, section de marais où nichent de nombreux oiseaux, et magnifique vue à la fin sur la vallée du "Rio de la Vueltas".


Laguna Capri

Vue sur la vallée du Rio de la Vueltas

En tout cas cette randonnée nous aura appris deux choses :
- toujours majorer les estimations des guides du parc
- envisager de se faire des dreadlocks car le vent ne s'arrête jamais et avoir les cheveux dans le visage en permanence rend fou. Finalement les autres marcheurs ne sont peut-être pas des babas cool mais juste des randonneurs avertis...

La balade au lac de Torre (Lago Torre)


Lago Torre sous les nuages
Après notre journée randonnée des 3 lacs, nous avons choisi de faire une balade plus facile et plus courte, mais également très jolie et recommandée par les tenanciers de l'hôtel : la balade au lac Torre, qui est aussi l'aboutissement d'une des mers de glace du glacier Viedma, au pied du mont Torre.
Assez peu de dénivelé et un paysage changeant. Bref, une agréable boucle de 4h environ.
Bizarrement le guide du routard décrit le circuit comme n'étant "pas pour les marcheurs du dimanche, bonne condition physique exigée". Quel est leur problème exactement avec l'évaluation des niveaux de difficulté ?

En revanche la météo était moins clémente que les jours précédents car nous avons eu un ciel gris et même de la pluie une fois arrivées au lac. A croire que nous étions maudites !





Le mont Torre


Une gastronomie patagone toute en finesse


Que serait un récit de voyage sans quelques mots sur la gastronomie locale ?

Truite aux légumes
boeuf au malbec et purée de potiron
A la différence d'El Calafate, l'offre de restauration à El Chalten est beaucoup plus variée et les restaurants proposent globalement des plats plus originaux et de meilleure qualité. On sort enfin des empanadas, des asados (barbecues), des pâtes et des pizzas pour goûter à des mets plus raffinés aux saveurs plus subtiles, pour le même prix ! La plupart font même toute une gamme de plats végétariens; offre s'étant certainement développée pour répondre à la demande des touristes randonneurs du monde entier. La soupe de potiron, la truite, les raviolis aux épinards farcies au potiron, et le mouton sont à l'honneur sur les cartes.

Courge farcie


tour de riz complet aux légumes











Restaurant Estepa
Restaurant Estepa
Nous recommandons tout particulièrement le restaurant "Estepa" qui propose des plats riches en saveurs et préparés à la commande, avec en prime les herbes aromatiques du jardin. Le temps d'attente en témoigne mais donne aussi l'eau à la bouche, les effluves de cuisine se succédant pour offrir un véritable délice final ! Et un signe qui ne trompe pas : c'est une des adresses favorites des locaux.


Enfin, la Patagonie produit ses bières locales, que nous avons pu tester après chacune de nos randonnées. La technique a certainement été apportée en partie par les immigrés allemands si l'on se fie aux noms aux consonantes très germaniques de ces bières : Berlina, Gülmes.



D'autres bières ont cependant des noms plus locaux : Araucana et Jueves, cette dernière ayant la particularité d'être brassée à El Chalten même.



Très parfumées, ces bières sont agréables à boire et rafraichissantes, même si les bulles tendent à s'évaporer un peu vite.